Ecrire à la main
L’écriture à la main est plus stimulante pour le cerveau
Écrire à la main entraînerait une activité cérébrale plus propice à l’apprentissage, par rapport à l’utilisation d’un clavier d’ordinateur.
Guillaume Jacquemont - Guillaume Jacquemont est rédacteur à Cerveau & Psycho.
05 novembre 2020| CERVEAU & PSYCHO N° 128| Temps de lecture : 1 mnL'écriture à la main stimulerait certaines ondes cérébrales qui favorisent l'apprentissage.© Shutterstock.com/Sharomka
Avec la pénétration croissante du numérique à l’école et à l’université, bien des chercheurs s’interrogent : l’apprentissage ne va-t-il pas en pâtir ? Plusieurs études ont en effet montré tous les bienfaits de la prise de notes à la main, indiquant par exemple qu’elle entraîne un traitement plus en profondeur de l’information, car les étudiants ont davantage tendance à reformuler ce qu’ils entendent avec leurs propres mots plutôt que le transcrire aveuglément. Les résultats obtenus par l’équipe d’Audrey van der Meer, à l’université norvégienne des sciences et des technologies, s’inscrivent dans cette ligne de recherche : ils suggèrent que l’écriture manuscrite engendre une activité cérébrale plus favorable à l’apprentissage.
Dans cette étude, les participants devaient écrire une série de mots, tantôt à la main et tantôt sur un clavier, tandis que leur activité cérébrale était analysée par électroencéphalographie haute densité (avec 250 électrodes posées sur le crâne). L’écriture manuscrite a alors entraîné une activité accrue dans la bande de fréquences dite « thêta » au sein de la région « occipitopariétale » (à l’arrière et au centre du cerveau). Ce qui, selon des travaux précédents, est corrélé à une amélioration de la capacité à encoder de nouvelles informations. D’où la conclusion des chercheurs : « Ces résultats suggèrent que les mouvements délicats et finement contrôlés de l’écriture manuscrite contribuent aux schémas d’activation cérébrale liés à l’apprentissage. Nous n’avons trouvé aucune preuve de tels schémas d’activation lors de l’utilisation d’un clavier. »
Audrey van der Meer et ses collègues ne préconisent pas pour autant de bannir le numérique de la prise de notes. Savoir taper sur un ordinateur a aussi ses avantages – ne serait-ce que la possibilité de recevoir un retour rapide sur ses textes et questions via internet – et il est possible de jongler entre les différentes techniques. Mais pour eux, il est essentiel de préserver l’écriture manuscrite. En particulier à l’école, où les complexes capacités sensorimotrices qu’elle requiert seraient particulièrement bénéfiques pour le cerveau en développement.